ALERTE Guinée: Trois journalistes assassinés

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Le 17 septembre 2014, une foule de villageois a tué trois journalistes et six autres personnes qui menaient une campagne de sensibilisation sur la fièvre ebola à Womey, un village situé à environ about 900 km de la capitale guinéenne, Conakry.

Facely Camara, qui  était journaliste de la Radio Liberté FM de Nzérékoré (située à environ 50 km de Womey), ainsi que Molou Chérif et Sidiki Sidibé, qui étaient respectivement journaliste et technicien d’une radio de proximité basée à Nzérékoré, ont été tués alors qu’ils assuraient la couverture médiatique d’une campagne de sensibilisation sur des mesures préventives contre la fièvre ebola à Womey.

Le correspondant de la MFWA en Guinée a rapporté que les indigènes ont attaqué l’équipe qui était composée de cadres locaux, de deux médecins, d’un prédicateur et des trois journalistes. Ils ont bombardé les membres de l’équipe de pierres et les ont attaqués à coup de machettes.

Certains membres de la délégation ont pu prendre la fuite, mais neuf d’entre eux, dont trois journalistes, ont été enlevés par les villageois. Ceux-ci les ont tués sauvagement dans la brousse en les égorgeant et en les enterrant dans une fosse commune.

Selon le correspondant, les villageois ont procédé à cette attaque parce qu’ils estimaient que la fièvre ebola “est un mensonge politique orchestré par le pouvoir, mais que la maladie n’est pas une réalité”. Ceci fait suite à des émeutes précédentes qui ont eu lieu à Nzérékoré au mois d’août, suite aux bruits selon lesquels les agents de santé qui désinfectaient un marché, étaient en train de transmettre le virus aux gens.

Le correspondant de la MFWA a ajouté que l’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée, l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante et l’Association guinéenne de la presse en-ligne ont déjà rendu public une déclaration commune dans laquelle ils ont condamné cet incident.

Le Premier ministre guinéen, Mohamed Said Fofana, a condamné cette tuerie dans une adresse à la nation. Il a promis que les auteurs seront punis. Six personnes ont déjà été arrêtées au sujet de cette affaire.

La MFWA est peinée d’apprendre cette nouvelle et exhorte le Premier ministre guinéen à rester fidèle à sa parole en vue de traduire les auteurs en justice. Nous exhortons les organisations collaborant avec les journalistes à assurer leur sécurité lorsqu’ils assurent la couverture de questions délicates. Nous faisons également appel au gouvernement guinéen et aux autres gouvernements en Afrique de l’Ouest pour qu’ils intensifient la sensibilisation sur la fièvre ebola afin de dissiper les doutes et les soupçons qu’entretiennent les gens au sujet de la maladie.