Un tribunal de grande instance d’Accra a condamné, le 4 juillet 2005, Frank Boahene, rédacteur du journal indépendant Free Press, basé à Accra, à une peine de15 jours de prison pour outrage à magistrat.
Le tribunal a également condamné deux directeurs, Claude Decker et Thomas Kpapko Thompson à la même peine d’emprisonnement.
Cette accusation d’outrage résulte de la non comparution du rédacteur et de ses directeurs devant le tribunal à une audience prévue pour le 29 juin.
Le journal Free Press a publié une série d’articles qualifiés de diffamatoires conter Mme Agnes Sikanartey, Chef régional de la police à Tema, une ville portuaire près d’Accra.
Par conséquent, le tribunal a rendu un jugement contre Free Press et accordé à Mme Sikanartey des dommages-intérêts s’élevant à 80 millions de Cedi (environ US$ 9000) et a, en plus, ordonné au journal de rectifier l’article incriminé et de présenter des excuses à la Une dans ses trois prochaines parutions, à compter d’une semaine après la date du jugement.
Cependant, les défendeurs ont refusé de d’exécuter l’injonction du tribunal de publier la rétraction dans trois numéros du journal. Ils n’ont fait qu’une seule publication dans l’édition du journal en date du 8 au 14 novembre 2004.
Selon le tribunal, le rédacteur et la direction du journal n’ont pas introduit de requête pour contester la décision prononcée contre eux. Lorsque le tribunal a notifié à M. Boahene la décision, celui-ci a fait savoir que son avocat viendrait au tribunal le jour de l’audience. Mais ni les défendeurs ni leurs avocats ne s’étaient présentés le 29 juin 2005, date fixée pour l’audience suivante.
Par conséquent, le tribunal a décidé que Boahene, Decker et Kpakpo Thompson étaient passibles du délit d’outrage à magistrat et les a condamnés à quinze (15) jours de prison.
Les journalistes purgent actuellement leur peine de 15 jours dans la prison de sécurité moyenne à Nsawam, localité située à environ 35 kilomètres au Nord d’Accra.