Une équipe de reporters de TV Africa, une chaîne de télévision indépendante basée à Accra, a été arrêtée et détenue, le 22 juillet, pendant environ deux heures dans la résidence privée du Président de la République, John Agyekum Kufour, par des agents de sécurité.
Selon les journalistes, ils ont fait l’objet de violences verbales et l’une d’entre eux s’est vue arracher sa carte de presse de façon maladroite et empêchée d’appeler le bureau.
Soyokuor Quarcoo-Tchire, reporter, Mark Ntim, caméraman, et Samuel Nii Laryea, preneur de son, ont été arrêtés lorsqu’ils filmaient un hôtel en chantier, situé près de la maison du Président de la République.
Les conditions de l’acquisition de cet immeuble par Chief John Addo Kufuor, le fils aîné du Président ghanéen sont au centre d’une vive controverse au plan national. En raison de la persistance de cette controverse et de nombreux appels à l’ouverture d’une enquête, la Commission nationale des droits de l’homme et de la justice administrative (CHRAJ), un organe constitutionnel indépendant, a initié une investigation sur les circonstances dans lesquelles l’immeuble a été acquis, afin de déterminer si le Président lui-même a un quelconque intérêt dans cette opération.
Suite à une conférence de presse donnée par la présidente de CHRAJ sur l’investigation, l’équipe a décidé de prendre quelques images de l’hôtel pour leur journal. L’équipe a été arrêtée au moment où elle assurait cette couverture médiatique.
Le Directeur Général de la police du Ghana, Mr. Patrick Kwarteng Acheampong, a présenté ses excuses aux journalistes concernés et à la société TV Africa pour cet incident.
« La direction de la police reconnaît qu’un incident malheureux s’est produit du fait d’un malentendu dû à une mauvaise lecture des motifs de l’un et l’autre côté. Nous ne sommes pas parfaits, nous commettons des erreurs regrettables, et le cas d’espèce en est une », a-t-il dit.