Le 8 décembre 2012, des agents de la Police gambienne ont envahi la résidence à Banjul d’Abubacarr Saidykhan, un journaliste exilé, arrêté et détenu son frère cadet, Ousman Saidykhan, dans les locaux du commissariat de Police de Kairaba, ville située à 12 kilomètres de la capitale, Banjul.
Selon les sources de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), Ousman Saidykhan a été libéré le 11 décembre sans qu’aucune inculpation ne soit portée contre lui. Il a été accordé la liberté sous caution contre versement de la somme de 50 000 dalasis (environ $US 1 600).
Les sources ont informé que Saidykhan a été arrêté en raison du fait qu’il n’a pas su indiquer où se trouve son frère aîné après que la Police lui a demandé de révéler sa cachette.
Il est à rappeler qu’Abubacarr Saidykhan et Baboucarr Ceesay, le vice-président de l’Union de Presse Gambienne (GPU) ont été disculpés des accusations criminelles de « complot en vue de commettre un crime, d’inciter à la violence et de publier des articles séditieux » après leur arrestation et détention le 10 septembre 2012. L’arrestation des deux personnalités a fait suite à leur demande en vue d’organiser une manifestation pacifique contre l’exécution de neuf condamnés à mort en Gambie.
Par conséquent, Abubacarr a dû fuir le pays à cause des menaces de mort lancées à son endroit par des inconnus qui seraient des collaborateurs de la Police.
La MFWA demeure très inquiète quant à la sécurité d’Abubacarr et de sa famille. Elle est scandalisée par le climat général de répression en Gambie sous le président Yahya Jammeh.
Le Directeur-exécutif de la MFWA, le Pr. Kwame Karikari, a qualifié les agressions contre les journalistes, le climat précaire de droits humains et la culture de l’impunité d’extrêmement inquiétants.
Il a fait appel aux groupes de droits humains, aux gouvernements et au groupe gouvernemental régional, la CEDEAO, pour qu’ils prennent des mesures immédiates en vue de mettre fin à la culture de l’impunité et de la répression en Gambie.