En six semaines, les forces de sécurité en Guinée, au Togo et en Sierra Leone ont tué neuf personnes en dispersant les manifestants.
Les neuf, dont la plupart sont des élève ont trouvé la mort de façon inattendue lors des manifestations pour exprimer leurs amertumes. Dans le cas de la Guinée et de la Sierra Leone, les élèves manifestaient pour exprimer leurs frustrations à propos des répercussions de la grève des enseignants sur leurs études.
Par ailleurs, au Togo, les manifestants étaient des conducteurs de taxi et de moto qui protestaient contre la hausse du prix des carburants.
Le 21 Février 2017, en Guinée, sept personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre la police et les protestataires qui demandaient la réouverture des écoles qui ont été fermées après sept semaines de grève des enseignants. Cinq parmi les morts étaient des élèves. Les deux autres étaient des passants dont un boutiquier et une femme de ménage.
Durant la protestation, les manifestants, la plupart des élèves, ont monté des barricades tandis que les autres brulaient des pneus dans les rues. La police qui était stationnée à un poste d’observation pour protéger les vies et les biens ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de sommation pour disperser la foule. Les manifestants ont répondu par le jet des pierres à la police. Il s’en est suivi des affrontements avec sept morts et plusieurs blessés.
Le 28 Février 2017, les tentatives de dispersion des conducteurs de taxi et de moto commerciales par des gendarmes au Togo qui manifestaient contre la hausse des prix de l’essence à Lomé a fait un mort et plusieurs autres blessés. La manifestation a eu lieu dans l’après-midi, au lendemain de l’augmentation de 10 pour cent du prix des produits pétroliers annoncés par le gouvernement. Ceci est la deuxième fois en l’espace d’un mois que les prix du carburant ont été augmentés dans le pays.
Durant la manifestation, les conducteurs de taxi et de moto ont érigés des barricades sur les rues, paralysant la circulation. Les forces de sécurité qui ont été déployé pour rétablir la circulation et maintenir de l’ordre, ont tiré des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser ceux qui érigeaient les barricades et les pneus sur les rues. Un manifestant, Alabi Nadjinoudine, a été tué sur le champ atteint par une balle. Plusieurs autres ont été blessés dans le’échauffourée qui s’en est suivie.
En Sierra Leone, un agent de police a tué un étudiant, et plusieurs autres ont été blessés et des dizaines arrêtés dans leur tentative de répression des manifestations des étudiants de l’Université de Njala, située dans la ville dans Bo, dans la partie sud-est du pays.
Le 24 Mars 2017, des étudiants de l’Université de Njala ont envahi les rues de Bo pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «manque d’intérêt de la part du gouvernement » dans la résolution de la grève des enseignants qui a pris en otage leurs études depuis Novembre 2016.
Lors de la manifestation, les étudiants protestataires ont monté des barricades sur les rues. Dans leurs tentatives de les disperser, la police a lancé des gaz lacrymogènes sur la foule des étudiants protestataires, nombreux sont tombés en tentant de fuir les fumées irritantes ; et ont été piétinés. Un étudiant a été cependant tué par une balle.
La MFWA est préoccupée de l’accroissement de l’usage excessif de la force par les forces de sécurité en dispersant les manifestants. L’usage de balle réelle pour contrôler les manifestants pacifiques est inacceptable, condamnable et doit être hors d’usage complètement des mesures de contrôle des manifestants. L’accroissement de gaz lacrymogène conduit aussi à la bousculade, conséquence de nombreux blessés.
La MFWA exhorte les forces de sécurité à redéfinir leurs stratégies sur comment gérer les manifestations de telle sorte que des vies humaines soient protégées en tout temps, en particulier du fait que les manifestants ont le droit d’exprimer leurs amertumes et préoccupations, vu que cela est garanti par la constitution de ces trois pays et par de nombreux autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Nous exhortons aussi les autorités en Guinée, au Togo et en Sierra Leone d’enquêter sur les morts de ces neufs personnes et que les auteurs soient poursuivis.
En lançant un appel aux forces de sécurité dans la région de réviser leurs stratégies de contrôle des manifestations, la MFWA lance aussi un appel aux manifestants de faire preuve d’un haut niveau de responsabilité lors des manifestations de telle sorte à s’assurer que les messages fondamentaux de leurs amertumes et préoccupations ne soient pas éclipsés par les affrontements de violence et les incidents corolaires.