Le 13 avril, 2017, le Réseau des organisations africaines de la Promotion de la liberté d’expression (AFEX), a pétitionné le Rapporteur spécial sur la liberté d’expression et l’accès à l’information de l’Union Africaine (UA), Madame Faith Pansy Tlakula, à intervenir dans la situation dégradant de la liberté d’expression et les droits de l’homme dans les deux régions Anglophone du Cameroun.
Depuis le 17 janvier 2017, le fournisseur national du service télécommunication et internet, CAMTEL, a fermé le service d’internet au Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun sur injonction du gouvernement, et le même jour, le gouvernement a interdit les activités d’un groupe de la société civile qui a été créé par les leaders de deux régions afin de faire parvenir aux autorités les desideratas et les intérêts du peuple. La police a également arrêté les leaders principaux du groupe, Dr. Nkongho Felix Agbor-Balla, président de SCSC et Dr. Fontem A. Neba, secrétaire général de SCSC.
Au cours des six derniers mois, les relations entre le gouvernement camerounais et les résidents des deux régions anglophones se sont détériorées suite à la décision du gouvernement d’imposer l’usage de la langue française dans les écoles et les tribunaux des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Malgré plusieurs appels de la communauté régionale et internationale, le gouvernement de Paul Biya a refusé à maintes reprises de restaurer l’accès à Internet et de libérer tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre des manifestations.
Le réseau AFEX a donc demandé au Rapporteur spécial de l’UA de faire pression sur le président Paul Biya pour tenir compte des nombreux appels de la communauté internationale et à veiller à ce que les droits fondamentaux de la liberté d’expression et l’accès à l’information et les droits d’assemblée des citoyens soient respectés et protégés.
Le préambule de la Constitution nationale du Cameroun engage explicitement le gouvernement à respecter les cadres régionaux et internationaux prévoyant le respect de la liberté d’expression et des droits de l’homme. La Constitution s’inscrit spécifiquement dans la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans la Charte des Nations Unies, qui garantissent tous le droit à la liberté d’expression et d’accès à l’information.
Vous pouvez accéder à la pétitionne complète adressée au Rapporteur spécial de l’UA sur la liberté d’expression et l’accès à l’information ici.