Sénégal: Activiste arrêté pour des commentaires sur un Programme de TV

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La Division des Investigations Criminelles (DIC) du Sénégal a convoqué l’activiste sénégalais Mamadou Mouth Bane le 26 février 2016 pour ses présumés commentaires sur les juges « séditieux » au cours d’une émission de télévision.

Le programme qui a été diffusé à la veille du 26 février sur Walf TV portait sur le prochain referendum pour réduire la durée du mandat présidentiel de sept ans à cinq ans. Un sujet qui faisait objet de débat au Sénégal. Bane était le seul parmi quatre panelistes qui a été convoqué par le DIC.

Selon la correspondante de la MFWA au Sénégal,  le coordinateur du mouvement «Jubanti Sénégal » (Redresser le Sénégal) ; Bane n’a pu  se présenter à une première convocation de la DIC le 26 février car il était présumé en train de se préparer pour une marche en faveur  du « Non » le même jour pour le referendum le 20 mars, 2016.

Le jour de la convocation (26 février), quelques éléments de la DIC ont fait une descente dans les locaux du Groupe Walfadjri pour réquisitionner la bande d’une émission diffusée dans la nuit du jeudi 25 février.

Après avoir échoué à obtenir l’enregistrement de la maison de presse, les policiers se sont tournés vers le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) pour accéder à une copie de l’enregistrement. Le CNRA a refusé en réaffirmant que son mandat est de garder et de protéger tous les enregistrements audiovisuels et non de servir de répression pour les enquêtes de police.

Bane a été déféré ce lundi 29 février suite à la convocation de la DIC. Après une audition à la DIC il a été transféré à la Brigade des Affaires Générales (BAG), sise au Tribunal de Dakar, où il a été détenu pour plus de douze heures. Il a finalement été libéré dans la soirée du 29 février.

Le harcèlement de Bane pour avoir exprimé son point de vue sur le referendum est une violation de son droit à la liberté d’expression et il est donc inacceptable. La MFWA félicite le CNRA pour avoir refusé de remettre ledit enregistrement réquisitionné par la police. Le devoir de la police est de protéger et de défendre les droits des citoyens. Nous constatons donc avec inquiétudes que les éléments de la DIC étouffent plutôt la liberté d’expression au Sénégal.