5 Juin, voici huit ans que la Cour de Justice de la Communauté de la CEDEAO a tenu responsable la Gambie pour la disparition de Chief Ebrima Manneh, un journaliste qui travaillait pour le journal pro-gouvernemental Daily Observer en Gambie.
La Cour a aussi trouvé que Manneh était illégalement arrêté et détenu et par conséquent a ordonné à la Gambie de le relâcher immédiatement et réparer les dommages qui lui sont causés, ou à son absence, de payer le à sa famille.
Pendant huit ans, Manneh et/ou sa famille ont été déniés de justice puisque la Gambie n’a toujours pas ‘’relâché’’ le journaliste ou ne lui a pas payé les dommages ou à sa famille comme ordonné par la Cour de la CEDEAO.
Arrestation et Disparition de Manneh
Chief Ebrima Manneh, fut arrêté par les officiers de l’Agence National Intelligence (NIA) a son bureau de journal le 7 Juliet 2006. On suppose que Manneh fut arrêté pour avoir fourni des informations considéré comme ‘’préjudiciable’’ a un journaliste de la BBC durant une réunion de l’Union Africaine et essayant de rediffuser un article critiquant le coup d’état qui a porté au pouvoir le Président Yahya Jammeh.
L’arrestation de Manneh se passa a un moment ou l’état exerçait de la répression sur les journalistes après que le gouvernement a annoncé la tentative de coup d’état manqué en Mars 2016.Les journalistes travaillant pour Daily Observer à l’époque étaient spécialement dénié de toute indépendance éditoriale après que Amadou Samba, un proche associé du Président Jammeh, a racheté le journal de son fondateur, le journaliste libérien déporté, Kenneth Best. Best fut déporté au début du coup d’état militaire du Président Jammeh en 1994 pour avoir critiqué le régime.
Des sources à Daily Observer ont dit que les officiels du gouvernement ont constamment invente des articles dans le journal et cause le retrait de ceux juges critique du gouvernement. Les journalistes qui objectaient aux actes de censures étaient largement considérés comme des éléments de l’opposition et menacés de licenciement ou d’emprisonnement.
Après l’arrestation, Manneh a été repéré en prison, la police et les officiers de NIA lui déplaçaient entre poste de police et centres de détention. En 2007, la MFWA a reçu les rapports selon lesquels Manneh était hospitalisé pour crise de tension artérielle à l’hôpital principal de la Gambie et était surveillé par des officiers paramilitaires. Malgré les évidences des témoins oculaires massifs attestant que la NIA a arrêté et détenu Manneh en secret sous les ordres du gouvernement de Jammeh, le gouvernement et la NIA ont à plusieurs reprises nié l’avoir gardé en détention.
Le Procès
Après les dénis persistent du gouvernement gambien, la MFWA a déposé une plainte à la Cour de la Justice de la Communauté de la CEDEAO pour contraindre les autorités gambiennes à relâcher Chief Ebrima Manneh. Dans sa requête au nom de Manneh, la MFWA demandait les réparations suivantes pour Manneh :
UNE DECLARATION selon laquelle l’arrestation de Chief Ebrimah Manneh par l’Agence National de Renseignement de la Gambie dans les locaux de Daily Observer à Banjul le 7 Juliet 2006 était illégale et injustifiée étant donné que cela viole l’article 6 de la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples qui garantit ses droits humains à la liberté individuelle.
UNE DECLARATION selon laquelle la détention de Chief Ebrimah Maneh le 7Juillet 2016 et la détention prolongée depuis lors sans procès était illégale et constituait une violation de son droit garanti par les Articles 4,5 et 7 de la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples.
UNE ORDANNANCE exigeant la Défenseur et/ses agents de libérer immédiatement le Plaignant.
Trois temoins ont été entendus ; Usman S.Darboe, le rédacteur d’alors du Journal Daily Observer, Yaya Dampha, un journaliste du Journal Foroyaa, et le Professeur Kwame Karikari, qui était le Directeur Exécutive de la Fondation des Medias pour l’Afrique de l’Ouest. Les éléments de preuve présentés par ces témoins et leurs témoignages n’étaient pas contestés. Après l’audience de ces témoins, la Cour a donné une autre opportunité à la Gambie d’assister à la prochaine session de contre-interrogatoire des témoins, et de présenter leur version de l’affaire mais l’Etat gambien n’a pu le faire. Par conséquent, la Cour a délibéré et rendu le jugement par défaut de preuve présentée par l’Etat gambien.
Le 5 Juin 2008, la Cour de la CEDEAO a tenu la Gambie responsable de la disparition de Manneh et a jugé que Manneh était illégalement arrêté et détenu. La Cour a aussi ordonné à la Gambie de relâcher immédiatement Manneh et de payer $100000 en dommages à Manneh ou, en absence , à sa famille.
Huit Ans Plus Tard
Le sort de Manneh demeure toujours inconnu et sa famille vit dans la douleur de sa disaparition. Cependant la Gambie ne s’est pas encore conforme à la décision de la Cour malgré qu’elle est signataire de plusieurs traités internationaux sur les droits de l’homme, et aussi en tant que membre de la CEDEAO, elle est obligé de remplir ses engagements envers l’organe sous-régional.
Justice différée est en fait justice déniée. Huit ans de non-conformité au jugement de la Cour de la CEDEAO rend le jugement pratiquement sans effet.
La MFWA interpelle encore une fois la CEDEAO à s’assurer à ce que la Gambie se plie au jugement rendu il y a huit ans, car la persistance du pays à ne pas se conformer à la décision de la Cour constitue une violation de ses obligations statutaires. Nous exhortons aussi la CEDEAO à révoquer l’Article 77 de son Traité Révisé pour sanctionner la Gambie pour non-respect afin de restaurer la confiance en la Cour.