L’Inspecteur Général de la Police (IGP) John Kudalor, a évoqué la possibilité de blocage d’accès aux plateformes des médias sociaux durant les élections générales prévues pour Novembre 2016.
Dans un entretien avec le media dans la capitale Accra, le 26 Mai 2016, l’IGP a laissé entendre en ces termes “je disais qu’à un certain moment, si cela devenait critique, la veille et le jour des élections nous bloquerions tous les médias sociaux comme d’autres pays l’ont fait. Nous y réfléchissons.’’
La raison évoquée par l’IGP était le fait que les gens utilisent les medias sociaux pour répandre de fausses informations qui ont le potentiel de mettre en danger le pays durant les élections à venir.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest(MFWA) a du mal à apprécier la raison pour laquelle la police devra considérer une telle option en premier lieu. Avant toute chose, est ce que la police a le mandat et le pouvoir d’autoriser le blocage d’infrastructure de communication dans le pays? Par exemple peut-elle autoriser la fermeture de stations de radios ?
La liberté d’expression est le pré-requis le plus fondamental pour une démocratie prospère et viable. A l’ère actuelle où les plateformes de médias sociaux sont avérés les plus puissants catalyseurs de la liberté de parole, la liberté d’expression et la participation des citoyens à la gouvernance démocratique, le blocage d’accès à ces plateformes, non seulement reviendrait à ‘’imposer un couvre-feu sur la liberté de parole et d’expression’’ mais serait aussi un recul de la progression démocratique du Ghana.
Bloquer l’accès aux plateformes de médias sociaux avant, durant et après les élections ne devrait pas être envisagé soit par les agences de sécurité ou n’importe quelle institution que ce soit.
C’est inquiétant de constater qu’institution ghanéenne au Ghana puisse envisager de suivre les mauvais exemples des certains gouvernements africains qui ont terriblement abusé du droit de la liberté d’expression de leur citoyen en ligne en bloquant l’accès aux plateformes des médias sociaux sous prétexte d’assurer sécurité nationale.
Les groupes des droits de l’Homme à travers le monde ont récemment condamné le gouvernement de l’Ouganda dirigé par le Président Yoweri Museveni qui est au pouvoir depuis plus de 30 ans, pour avoir récemment eu recours à la répression de la liberté d’expression en ligne pour faciliter sa tentative de briguer un autre mandat de cinq ans.
L’exemple de l’Ouganda et d’autres similaires ne sont pas des modèles dont il faut s’inspirer et le Ghana ne doit pas aller dans ce sens. La MFWA reconnait que les médias sociaux pourraient quelquefois être utilisés abusivement par des individus pour fomenter les troubles ; mais la solution n’est pas de bloquer ces plateformes. La solution demeure plutôt s dans l’éducation de la population, le développement de la culture numérique et l’engagement des partis politiques à dissuader leurs sympathisants de toute volonté de diffuser de fausses informations et de tenir des propos haineux ainsi que d’autres expressions diffamatoires en ligne.