Burkina Faso: Organe Régulateur Suspend un Magazine Malgré la Décharge Militaire

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Le corps régulateur des medias au Burkina Faso, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC ) a suspendu le journal d’investigation L’ Evènementpour un mois, sans audition.

La sanction fait suite à un article  dans la parution du 10 février 2016 du journal  jugé par le CSC comme « divulgation des secrets militaires. »

La publication faisait état d’une attaque d’un dépôt de munition par des membres de l’ancien Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP) au quartier de Yimdi. Elle a aussi publié une carte montrant  d’autres dépôts désaffectés.

Suite à cette publication, un  tribunal militaire de Ouagadougou a convoqué le 18 février, Germain Nama Bitiou et Newton Hamed Barry, respectivement directeur de publication et rédacteur du journal. Les deux côtés  se sont séparés après une brève audition. Cependant, au lendemain de ces échanges entre les deux, le CSC a fait une déclaration annonçant la suspension du journal L’Evènement pour un mois.

La direction de l’Evénement  s’est insurgée contre la décision qu’elle  qualifie d’arbitraire.

«  Au lieu de brandir la matraque, il faut faire avancer le débat démocratique », dit-elle. « Le CSC doit être en mesure de mettre à la disposition de la presse, la liste de ce qui est considéré comme secret militaire dans notre pays. Enfin, il faut clarifier le secret et le tabou. On peut parler de ce qui est secret.. Tout ce qui concerne l’armée dans notre pays est-il tabou?» elle  se demandait.

MFWA est également consterné par la décision du corps régulateur, car le militaire dont les secrets étaient prétendument divulgués, avaient invité les rédacteurs du journal pour présenter leurs arguments sur l’affaire, et les deux camps s’étaient séparés par la suite sans même un mot de reproche. En tant qu’organe de régulation chargé de résoudre les contentieux au sein des medias, le CSC aurait dû agir plutôt en médiateur entre le journal et les autorités militaires. Nous appelons au CSC de lever la suspension. Aussi, nous félicitons le militaire d’avoir résolu leur différent avec le l’Evénement par la voie du dialogue.