Mariame Cissé, une influenceuse malienne connue sur TikTok, a été enlevée puis exécutée publiquement par des hommes armés à Tonka, une ville de la région de Tombouctou, dans le nord du Mali. Selon les autorités locales, l’incident s’est produit le 7 novembre 2025, alors qu’elle filmait en direct au marché hebdomadaire d’Echel, à environ 20 kilomètres de Tonka.
Des témoins ont indiqué qu’elle avait été emmenée à moto par des hommes armés présumés être membres du groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Le lendemain, ces mêmes hommes l’ont ramenée à la place de l’Indépendance de Tonka, où elle a été exécutée devant la population.
Cette influenceuse de 25 ans était connue pour diffuser de courtes vidéos en soutien aux forces armées maliennes auprès de ses plus de 140 000 abonnés sur TikTok. Dans plusieurs vidéos, elle apparaissait en tenue militaire, chantant et dansant pour soutenir l’armée malienne, un geste qui aurait attiré l’attention et suscité la colère des groupes extrémistes actifs dans la région.
Les autorités locales ont indiqué que son soutien public à l’armée lui avait valu des menaces dans les jours précédant son enlèvement. Les autorités de Tonka et de Tombouctou ont confirmé son assassinat, mais ont déclaré poursuivre l’enquête. Aucun groupe n’a jusqu’à présent revendiqué la responsabilité de cette attaque.
Le meurtre de Cissé a suscité un choc et une vague de condamnations dans tout le Mali. Les utilisateurs des réseaux sociaux, les activistes et les défenseurs des droits humains ont qualifié son exécution de violation brutale de la liberté d’expression et de mise en garde terrifiante envers ceux qui expriment publiquement leurs opinions. Ses proches ont souligné que Cissé n’était pas une activiste politique. « C’était simplement une jeune femme passionnée, attachée à sa région et à son pays », a déclaré un membre de sa famille. « Son seul crime était de partager des messages d’espoir et de patriotisme. »
Le Mali fait face à des attaques constantes de groupes armés depuis 2012, date à laquelle des mouvements insurgés ont commencé à opérer dans les régions du nord et du centre du pays. Le meurtre de Cissé met en évidence la détérioration continue de la sécurité et le danger croissant auquel sont confrontés les créateurs de contenu, les journalistes et les civils qui participent au débat public.
La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne le meurtre de Mariame Cissé et exhorte les autorités de transition maliennes à mener une enquête approfondie et transparente afin de traduire les responsables en justice. La MFWA appelle le gouvernement à garantir la sécurité de tous les citoyens qui exercent leur droit à la liberté d’expression, tant hors ligne qu’en ligne.


