Alerte Sierra Leone/ Mise à jour : Enquête sur la mort du rédacteur terminée

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Fatmata Hassan, la députée du Parti Populaire du Sierra Leone (SLPP) au pouvoir, qui avait donné l’ordre d’agression contre l’ancien directeur par intérim du journal « For Di People », Harry Yanssaneh, a été interpellée.

Le tribunal a également ordonné l’arrestation et la détention immédiate de cinq membres de la famille de Hassan à savoir, ses trois enfants Bai Bureh, Ahmed et Fatmata, et deux autres personnes, Reginald Bull et Olu Campbel.

Le tribunal qui a mené l’enquête sur les circonstances de la mort du directeur par intérim, a ordonné l’arrestation de Hassan et ses parents lorsqu’un jury de six membres a conclu que la mort de Yanssaneh est due aux blessures qu’il avait subies de la part de ses agresseurs.

Le jury a prononcé à l’unanimité le verdict de « mort par homicide » suite à ses audiences qui ont pris fin le 26 août 2005. Au total, vingt témoins à charge et à décharge, y compris trois Commissaires de Police, ont rendu témoigné devant le tribunal.

L’enquête sur la mort de Yanssaneh a été déclenchée le 17 août 2005, suite à une requête adressée au Procureur Général par l’Association des journalistes de la Sierra Leone (SLAJ).

Le 10 mai 2005, Harry Yanssaneh fut sévèrement battu par six hommes qui avaient agi sur les ordres du Dr. Fatmata Hassan, députée du Parti populaire du Sierra Leone (SLPP), et propriétaire du bâtiment où étaient aménagés les bureaux du journal « For Di People ». Elle avait auparavant voulu expulser le journal de ses locaux, qu’il occupait  depuis plus de 10 ans.

Suite à cette attaque, Yanssaneh, qui était également étudiant à Fourah Bay College, était tombé malade et n’était pas en mesure de reprendre les cours, selon l’avis de ses médecins.

Il fut admis à l’hôpital Cupid de Freetown où un spécialiste a fait savoir que le rédacteur souffrait au niveau de ses deux reins, du fait des coups qu’il avait reçus.

Dans la nuit du 27 juillet 2005, Yanssaneh, âgé de 37 ans, rendit l’âme.

Suite à sa mort, les membres d’une autre organisation locale de journalistes, l’Union des Reporters de la Sierra Leone (SLRU)  ont imposé un « black-out » médiatique contre le Vice Président, le Parlement et la Police jusqu’à ce que la mort du rédacteur fasse l’objet d’une enquête et que les auteurs soient traduits devant la justice.

Le gouvernement a finalement accepté la demande de l’Association des journalistes de Sierra Leone (SLAJ) pour une enquête judiciaire sur la mort de Yanssaneh, qui avait déclenché beaucoup de controverse.

Le tribunal était présidé par le Juge Adrian Fisher. La SLAJ a été représentée par l’avocat Blynden Jenkins-Johnson.

Cependant, trois des agresseurs, de Yanssaneh, Bai Bureh, Ahmed et Fatmata, les enfants de Fatmata, auraient quitté le pays discrètement.

La Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) a pris acte, avec satisfaction, de la manière diligente et indépendante dont l’enquête a été menée.

La MFWA lance un appel au gouvernement de la Sierra Leone pour qu’il use de toutes les voies légales afin de traduire les auteurs de ce crime devant la justice.