ALERTE Guinée  : La presse exclue d’une « conférence de presse »

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Des journalistes en Guinée ont été empêchés de couvrir une « conférence de presse » animée par le Chef de l’État, le Général Lansana Conté. Les « bérets rouges » du Bataillon Autonome de la Sécurité Présidentielle (BASP), la branche spéciale de l’armée guinéenne chargée d’assurer la sécurité du Chef de l’État, sont venus barrer le passage aux journalistes qui étaient arrivés à l’entrée principale du palais présidentiel, «Sekhoutoyreya », le lieu de la conférence de presse. Le Président prenait la parole devant de nouveaux élus.

Les bérets rouges prétendaient qu’ils avaient reçu des ordres précis de ne pas permettre aux journalistes d’entrer, quelque soient les medias qu’ils représentaient. Bien que Louis Auguste Leroy, le directeur du bureau de la presse à la présidence ait été témoin des discussions entre les journalistes et les « bérets rouges », il s’est retiré sans intervenir. Même si aucune raison précise n’a été fournie pour ces derniers incidents liés au refus d’accès aux journalistes au palais présidentiel, l’on croit savoir que tout cela tient à la santé défaillante de Lansana Conté, âgé de 70 ans, qui est aux affaires depuis1984. Selon les rumeurs, le Président serait trop fragile pour exercer ses fonctions. En juin 2003,deux journalistes, Azoca Bah du journal Le Lynx-La Lance, et Aboubakar Akouma du journal L’Aurore, avaient été passés à tabac par des membres de la garde présidentielle rapprochée pour avoir écrit des articles jugés irrévérencieux à l’égard du président.

Les deux journalistes étaient allés couvrir une séance de lecture du Coran pour la santé du président à Touba, une ville de province, à 400 kilomètres  au Nord-est de Conakry la capitale. Leurs documents ainsi que la caméra de Bah et des films avaient été écrasés. Avant cela, en mars 2003, deux journalistes, Benn Pepito et Cellou Diallo, tous deux de La Lance étaient convoqués par les responsables de la Direction de Surveillance du Territoire (DST). Ils furent soumis à un interrogatoire durant trois jours successifs, les 24, 25, et 26, à propos d’une photo du président parue dans l’édition de mars19 (numéro 325) du journal.

La  photo, prise lors d’une réunion au palais présidentiel, montrait le Général Conté l’air fatigué et affaibli, cramponné à l’épaule de l’un de ses gardes de corps. Les responsables de la DST avaient imputé de mauvaises intentions aux deux journalistes pour la publication de l’article et la photo qui l’accompagnait.