Le 15 juin 2025, Mohamed Tamba Mattia, journaliste et responsable des programmes à la radio Eastern Community (FM 96.5), a été agressé et poignardé au bras par trois policiers non identifiés affectés à la résidence de la Première Dame de la Sierra Leone, Dr Fatima Maada Bio.
Mattia et d’autres journalistes s’étaient rendus à la résidence de la Première Dame, à Koidu City, afin d’obtenir des éclaircissements sur les élections de district du SLPP (Sierra Leone People’s Party) ainsi que sur un projet présumé d’indemnisation des anciens employés de Koidu Holdings Limited. Alors qu’il s’entretenait avec un militaire en poste à l’entrée, Mattia a été interpellé par deux partisans du SLPP, Mohamed Jalloh et Abdulai Daboh, qui l’ont accusé d’avoir insulté la Première Dame à l’antenne.
Selon des témoins, une femme présente dans l’enceinte, décrite comme une fidèle du SLPP, a proféré des insultes à l’encontre de Mattia et de sa mère, avant de donner instruction aux militaires de ne pas le laisser entrer. C’est alors que des policiers affectés à la sécurité de la résidence de la Première Dame l’ont agressé, le blessant au bras avec une arme blanche. D’autres journalistes présents et certains agents de sécurité sont intervenus pour le secourir. Mattia a également perdu deux téléphones portables durant l’attaque. Il est actuellement soigné à l’hôpital gouvernemental de Koidu.
Une plainte a été déposée auprès de la police de Tankoro. « Nous lui avons remis un formulaire médical, et dès sa sortie de l’hôpital, l’enquête commencera », a déclaré le chef de la division, le commissaire principal de police, Augustine Kamara, au cours d’un entretien téléphonique avec la MFWA.
Bien que la Première Dame et les responsables locaux du SLPP ne se soient pas encore exprimés publiquement, le journaliste a confirmé avoir reçu la visite du maire de Koidu, accompagné de deux commandants locaux de la police. Ces derniers lui ont présenté leurs excuses.
La radio Eastern Community, où travaille le journaliste agressé, a fermement condamné l’attaque et exigé l’ouverture rapide d’une enquête impartiale.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) appelle les autorités sierra-léonaises à prendre d’urgence les mesures nécessaires pour identifier et sanctionner les responsables de cette agression. La liberté d’expression doit être protégée, et la violence contre les professionnels des médias ne saurait rester impunie.