La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’interpellation de Flore Monteau, journaliste française et correspondante de TV5Monde, par les forces de sécurité togolaises alors qu’elle couvrait une manifestation à Lomé, le 6 juin 2025.
Flore Monteau se trouvait dans le quartier d’Agbalépédo, dans la capitale, pour couvrir un rassemblement, lorsqu’elle a été arrêtée par des agents, malgré la présentation d’une carte de presse en règle et d’une accréditation délivrée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Elle filmait les forces de l’ordre en train de démonter des barricades érigées par les manifestants lorsque des policiers lui ont ordonné d’effacer les images. Face à son refus, ils ont confisqué son téléphone et son matériel de reportage.
Elle a été conduite au commissariat de Djidjolé, où elle a été contrainte, sous pression, de supprimer les séquences avant d’être libérée. Son équipement lui a ensuite été restitué.
La manifestation couverte par la journaliste visait à exprimer une exaspération croissante face à la situation politique et économique du Togo, et dénoncer l’arrestation de l’activiste Aamron.
Cet incident survient deux mois après une affaire similaire impliquant Albert Agbeko, rédacteur en chef du site Togoscoop, contraint de supprimer des images alors qu’il couvrait la révision des listes électorales à Tsévié, le 8 avril 2025.
La MFWA dénonce l’arrestation et les actes d’intimidation à l’encontre de Flore Monteau, et exhorte les autorités togolaises à mettre fin au harcèlement des journalistes dans l’exercice de leur mission. Nous appelons les forces de sécurité à respecter la liberté de la presse et à garantir la sécurité des journalistes, au lieu de les entraver.