Benin: Un journaliste interpelé et intimidé

Le vendredi 14 février 2025, l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) à Parakou a interpellé Nazirou Sidi Ali, Directeur général du média en ligne « Le parakois »

L’OCRC s’est penché sur l’article du journaliste « Diplomatie : Révocation de l’ambassadeur Gildas Agonkan » publié sur le site « le Parakois ». Dans cet article, il évoque la révocation de l’ambassadeur du Bénin près le Niger, Gildas Agonkan, pour avoir présenté publiquement des excuses au peuple nigérien lors de la cérémonie de prestation de serment et de remise de diplômes de la 7ᵉ promotion de l’Institut International de Santé (IIS) Koubeyni, le 1er Février 2025. Une initiative non validée par le gouvernement Béninois et qui intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays depuis le coup d’État au Niger en 2023 notamment sur des questions économiques et frontalières.

Nazirou Sidi Ali, a été convoqué par téléphone et s’est promptement rendu à l’OCRC. Après les interrogatoires, il a observé des actes d’intimidations :

« On me demande de rester en face d’eux et quand je veux aller aux toilettes, un agent de la police me suis comme si j’étais déjà un détenu qui veut escalader et s’enfuir. Ils m’avaient même refusé le droit d’échanger avec les confrères qui étaient venus m’assister », a déclaré le journaliste.

Nazirou dit que l’interrogatoire était plus dans l’intention de soutirer la source qui lui avait fourni l’information selon laquelle le diplomate serait viré pour son discours « mal placés ».

« J’ai juste compris que c’est la source de l’information dont j’avais la primeur qui les intéressait. Toute la journée que j’ai passé à l’OCRC Parakou, j’ai insisté que le journaliste ne donne pas sa source d’information et que le code de déontologie nous oblige à les protéger ».

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la séquestration du journaliste qui s’inscrit dans la volonté des autorités d’intimider les journalistes afin de le pousser à révéler leurs sources, un acte contraire à la déontologie du métier de journaliste. Nous appelons l’OCRC à mettre fin au harcèlement de Nazirou pour qu’il puisse exercer ses activités en toute sérénité.

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