Mali: Les médias audiovisuels frappés par une augmentation de 900 % de la redevance audiovisuelle

Le secteur de la radiodiffusion des médias maliens a été frappé par une forte augmentation des redevances, ce qui soulève des inquiétudes quant à la survie de l’industrie qui est déjà en proie à de nombreuses difficultés.

Le 31 décembre 2024, la HAC a signé deux nouveaux décrets relatifs à la redevance annuelle et aux modalités de paiement pour l’exploitation des services privés de communication audiovisuelle, ainsi qu’aux frais de délivrance des licences pour l’établissement, l’exploitation et le changement de type de ces services.

Selon les deux nouveaux décrets, n° 4473 et 4474, la redevance annuelle qui était de 500 000 francs CFA passe à 5 000 000 francs CFA. Cela représente une augmentation de 900%, un coup dur pour un secteur déjà accablé par de lourdes dettes et une pénurie persistante d’électricité, et un marché qui se rétrécit en raison des problèmes économiques liés à la situation sécuritaire au Mali. A vrai dire, de nombreux organes de presse avaient déjà du mal à payer la redevance annuelle de 500 000 francs CFA. Cette mesure est donc considérée comme une menace pour la pérennité de la presse malienne.

Les décrets ont été signés sans aucune information préalable et sans possibilité de les réviser, contrairement à d’autres situations similaires dans le passé. Les médias ont été officiellement informés de cette décision le 8 février 2025.  C’est un véritable choc pour les différentes associations de la presse audiovisuelle et en ligne (URTEL, AMATEL, APEL Mali, URPM et ACCESS) qui s’opposent fermement à ces décrets et en demandent l’abrogation dans une déclaration conjointe.

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest se joint aux associations de médias maliens pour demander à la Haute Autorité de la Communication de remédier à cette situation et de fixer les tarifs de commun accord, sous peine de voir les médias contraints de mettre la clé sous la porte. Le Mali traverse une crise politique et sociale difficile et a besoin du soutien de toutes les couches de la société, y compris les médias. Il est donc dans l’intérêt du pays de soutenir un secteur des médias dynamique.

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