ALERT Gambie: Un homme est arrêté et inculpé de partage d’une photo du prophète Mahomet sur Facebook

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Alhagie Mam Seye, un citoyen gambien, a été inculpé pour avoir ‘’proférer des propos dans l’intention de blesser les sentiments religieux’’, suite au partage d’une photo du prophète Mahomet sur Facebook.

Seye, dont l’affaire est devant le tribunal d’instance de Brikana, a été accusé de partage d’une photo du prophète Mahomet sur Facebook le 11 juillet 2015. Seye aurait partagé la photo “tout en sachant parfaitement que cela blesserait les sentiments religieux de ses adeptes et, de ce fait, constituerait un délit”. Ladite photo aurait représenté le prophète Mahomet avec une petite fille assise sur les genoux. Il n’est pas évident si Seye a créé la photo.

Selon les sources de la MFWA en Gambie, Seye a été arrêté le 4 août par un détective nommé Nyassi, suite à une enquête en ligne conduite par la Brigade des crimes graves au Quartier-général de la police sis à Banjul, la capitale. Seye a été conduit au commissariat de police de Yundum, sis à environ 22 kilomètres de Banjul.

Les sources ont indiqué que pendant l’interrogatoire, Seye a admis avoir commis le délit lorsque la police lui a demandé d’ouvrir son compte Facebook. La police aurait imprimé la photo ainsi que les commentaires que les gens y ont faits. Toutefois, il a plus tard nié les inculpations portées à son encontre, mais il a été détenu tout de même.

Le 20 août, il a été accordé la liberté provisoire après qu’il a comparu devant le juge. Cela fait suite à l’appel lancé par l’avocat qui a pris fait et cause pour lui, M. L.K Mboge, pour que le juge, M. Ebrima Jaiteh, accorde la liberté provisoire à Seye afin que celui-ci puisse passer un examen de dépistage.

“M. le Juge, je demande un ajournement de l’audience parce que l’on suspecte que l’inculpé souffre de trouble mental”, aurait affirmé Mboge. “Je demande humblement à ce tribunal d’ordonner à cet inculpé de se rendre à la polyclinique de Banjul pour passer un examen médical afin de vérifier s’il  est apte à subir le procès”.

Par conséquent, le juge Jaiteh a accordé la liberté provisoire à Seye contre paiement d’une somme de 10.000 dalasis gambiens (environ $US 240), avec une caution gambienne. Le juge a également ordonné que l’inculpé soit orienté vers une structure de santé pour passer l’examen de dépistage.

L’affaire de Seye est un autre exemple de la montée des poursuites et des condamnations pénales infligées aux personnes qui partagent leurs opinions ou publient des articles/photos du prophète Mahomet. Le 25 juin 2015, neuf personnes ont été condamnées à mort par un tribunal au Nigeria qui a reconnu Abdul-Inyas, Hajiya Mairo (une femme) et sept autres personnes coupables de  blasphème contre le prophète Mahomet. En décembre 2014, un tribunal en Mauritanie a condamné un  bloggeur, Mohamed Cheikh Ould Mohamed, à mort pour avoir publié un article sur le prophète Mahomet.

Les infractions religieuses telles que celles-ci violent la liberté d’expression aussi bien que la liberté de culte. La MFWA fait appel aux gouvernements des pays de l’Afrique de l’Ouest pour qu’ils dépénalisent l’apostasie, le blasphème et les autres délits qui sont considérés comme des insultes à la religion.