La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est consternée par l’attaque sans motif apparent dont a été victime M. Augustine Ahiabor, journaliste à Angel FM, basée à Accra, lors de son reportage à Ashaiman, une banlieue d’Accra, le 25 mai 2023.
Nous condamnons l’agression et demandons à la police nationale d’accélérer les enquêtes sur cette affaire.
Le journaliste s’était rendu à Ashiaman Lebanon Zone 2, où des toilettes publiques se sont effondrées prenant au piège au moins un homme. Le journaliste filmait l’incident lorsque des habitants de la banlieue tentaculaire se sont jetés sur lui et l’ont roué de coups. Ses agresseurs s’étaient simplement offusqués de le voir faire son travail de reporter.
Au cours d’un entretien téléphonique avec la MFWA, M. Ahiabor a expliqué qu’il s’était rendu sur les lieux de l’accident en compagnie d’un autre journaliste d’Atinka FM, une autre station de radio d’Accra.
« Lorsque nous sommes arrivés, l’homme qui était coincé dans les toilettes effondrées avait été secouru et on lui donnait un bain. J’ai pris mon téléphone pour filmer les toilettes effondrées afin de réaliser un reportage », a-t-il déclaré
C’est à ce moment-là que le premier agresseur, un homme âgé, s’est approché de lui et le somma d’arrêter de filmer. « Après avoir arrêté, il m’a demandé d’effacer toutes les images et photos que j’avais prises des toilettes effondrées. J’ai essayé de lui expliquer que j’étais journaliste et j’ai sorti ma carte d’identité pour qu’il puisse l’inspecter. À ce moment-là, un homme plus jeune, que j’apprendrai plus tard être le fils du vieil homme, l’a rejoint et a insisté pour que j’efface toutes mes prises. Le jeune homme m’a également accusé d’essayer de prendre des photos et des images pour de l’argent ».
Le journaliste a expliqué qu’il avait également présenté sa carte d’identité au jeune homme, mais que celui-ci l’avait rejetée en disant « journaliste, mon œil ». La mêlée qui s’en est suivie a attiré d’autres personnes qui se sont pressées autour du journaliste et ont commencé à le battre.
« J’ai reçu plusieurs coups dans le dos et dans le ventre. Plus tard, mon collègue d’Atinka FM m’a dit que l’un des agresseurs avait voulu me frapper à la tête avec un marteau, mais qu’il avait réussi à le retenir. Dans le tumulte, quelqu’un a pris mon téléphone ».
Le journaliste indique avoir par la suite récupéré son téléphone auprès du conseiller municipal de la région, qui avait réussi à le confisquer aux agresseurs. Malgré cela, le fils du premier agresseur a insisté sur le fait qu’il était technicien informatique et qu’il ne pouvait pas faire confiance au journaliste pour effacer les séquences ou les photos qu’il avait prises avec l’appareil photo de son téléphone. Ils ont donc dû se rendre chez lui pour qu’il formate le téléphone.
« Ce n’est qu’en arrivant chez lui que nous nous sommes aperçus que le téléphone était endommagé », a déclaré le journaliste.
Il a confirmé qu’il avait depuis signalé l’incident à la police, qui lui a remis un formulaire médical. « Je me suis rendu à l’hôpital et j’ai rendu le formulaire à la police. La police a également arrêté l’homme âgé et son fils et les a libérés sous caution ; les autres agresseurs sont toutefois en fuite », a déclaré M. Ahiabor.
La MFWA condamne cette agression injustifiée contre un journaliste en service, et réitère son appel à la police pour qu’elle accélère les poursuites judiciaires. Il est essentiel que de telles attaques grossières contre des journalistes soient punies afin de dissuader d’autres attaques contre des journalistes à l’avenir.