La MFWA coordonne la visite d’une délégation gambienne pour étudier l’état des médias et de l’accès à l’information au Ghana

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a organisé une visite guidée pour les hauts fonctionnaires du service d’information (ISD) de la République de Gambie afin d’apprendre et de partager des expériences sur la liberté de la presse et l’accès à l’information au Ghana.

L’équipe de quatre personnes était au Ghana du 13 au 17 décembre 2021 pour des échanges avec la MFWA et d’autres acteurs clés de l’espace médiatique et de l’accès à l’information au Ghana. Menee par Ebrima Njie, le directeur adjoint du service, l’équipe a été reçue dans les locaux de la MFWA par son directeur exécutif, Sulemana Braimah, et le professeur Kwame Karikari, membre du conseil d’administration, au début de leur visite de cinq jours. Les échanges ont porté sur l’environnement de la liberté de la presse au Ghana et l’expérience du pays jusqu’à présent avec la mise en application de la loi sur le droit d’accès à l’information (RTI) adoptée en 2019.

Aux lendemains de la chute des 22 ans de régime autocratique de Yahyah Jammeh, les nouvelles autorités de la Gambie cherchent à poser des bases institutionnelles solides pour un retour à la démocratie.  La MFWA et son partenaire nationale, la Gambia Press Union (GPU), se sont largement engagées au cours des cinq dernières années auprès du nouveau gouvernement dirigé par le président Adama Barrow et d’autres parties prenantes afin d’introduire des réformes juridiques qui ont considérablement amélioré l’environnement des médias et de la liberté d’expression en Gambie. Les violations de la liberté de la presse, qui étaient monnaie courante sous l’autocratie de Yahyah Jammeh pendant 22 ans, ont considérablement diminué. Le pays a adopté une loi sur l’accès à l’information et a partiellement dépénalisé la diffamation sur  décision de la Cour suprême.

C’est dans le cadre des efforts déployés par le pays pour maintenir la dynamique des réformes que les hauts fonctionnaires de la Gambie sont venus au Ghana pour s’entretenir avec diverses organisations et personnes concernées sur la démocratie, la liberté de la presse et l’accès à l’information. Le Ghana a également adopté récemment une loi sur le droit à l’information et est considéré comme l’un des meilleurs exemples de la sous-région en matière de liberté de la presse. Le service d’information (ISD) est chargé de veiller à l’établissement du cadre de mise en œuvre de la loi sur l’accès à l’information dans leur pays.

Muheeb Saeed, responsable de programme a la MFWA, a conduit la délégation gambienne dans les locaux de la Commission nationale des médias pour leur second échange. Les représentants gambiens ont été reçus par le secrétaire exécutif de l’autorité de régulation des médias, George Sarpong, qui les a informés du cadre juridique régissant l’espace médiatique au Ghana. Il a souligné le mode unique de nomination des membres de la Commission et la sélection du président par ses pairs, ajoutant que cet arrangement garantit l’indépendance totale de la Commission dans l’exercice de ses fonctions de régulation.  L’escale suivante était le Centre international de la presse, où ils ont rencontré les dirigeants de l’Association des journalistes du Ghana, menés par son président par intérim, Roland Affail Monney.

Le troisième jour de la visite, la délégation s’est rendue à la Ghana Broadcasting Corporation (GBC), une entreprise publique. Le professeur Amin Alhassan, directeur de l’organisation, a expliqué comment l’organisation est gérée. Le directeur de la GBC est nommé par la Commission nationale indépendante des médias et il est à l’abri des interférences de l’exécutif. Le professeur Alhassan a expliqué aux Gambiens que la GBC fonctionne comme un radiodiffuseur de service public, répondant aux besoins et aux intérêts de tous les segments du public. Il a déclaré que la loi sur l’accès à l’information n’a pas encore fait toutes ses preuves, mais a exprimé sa confiance dans l’engagement de la Commission d’accès à l’information pour assurer une mise en œuvre sans heurts et une plus grande responsabilité des institutions publiques.

La délégation a visité l’organe de presse publique : Ghana Broadcasting Corporation (GBC).

Le quatrième jour, la délégation gambienne s’est rendue au ministère de l’Information en tant qu’invitée de ses homologues ghanéens, le service d’information (ISD) du Ghana. Ils ont été reçus par le ministre, Kojo Oppong-Nkrumah, le directeur général du ministère, Mme Mamle Andrews, directeur général de l’information par intérim de l’ISD, David Owusu-Amoah. Les autres personnes présentes étaient le chef du département de l’accès à l’information, le Dr Winnifred Nafisa Mahama, et Mme Ethel Amissah-Cudjoe, chef du département de coordination des relations publiques. Le ministre a déclaré qu’au cours des cinq dernières années, le service d’information (ISD) du Ghana a subi des transformations en termes de structure, de fonctionnement et d’équipement, et a exprimé la volonté du Ghana d’accompagner la Gambie dans sa quête de renforcement de son service d’information (ISD).

La délégation gambienne a posé avec le ministre de l’Information (au milieu, en costume-cravate) et son équipe.

Le directeur général de l’information par intérim de l’ISD Ghana, David Owusu-Amoah, a informé les invités gambiens de la structure et des fonctions de l’ISD Ghana et les deux institutions ont discuté de la manière dont elles pourraient collaborer pour améliorer l’accès à l’information et faire progresser la bonne gouvernance dans leurs pays respectifs. Les invités ont ensuite visité les différents départements et installations de l’ISD Ghana.

La délégation a terminé le quatrième jour de sa tournée dans les bureaux de A-Partners @ Law, où elle s’est entretenue avec le directeur du cabinet d’avocats, Samson Lardy Anyenini, l’une des figures de proue de la campagne qui a conduit à l’adoption de la loi ghanéenne sur le droit d’accès à l’information et une autorité en la matière. Samson a présenté les principales caractéristiques de la loi ghanéenne sur le droit d’accès à l’information, le travail de la Commission d’accès à l’information et son expérience en tant que conseiller juridique de certaines institutions qui ont saisi la justice ou fait appel à la Commission après s’être vu refuser leurs demandes de droit d’accès à l’information. Il a conseillé aux Gambiens de prescrire des montants raisonnables comme frais pour les demandes d’information afin d’empêcher les détenteurs d’information d’imposer des frais arbitraires et dissuasifs.

La délégation a terminé sa visite du Ghana par une visite des bureaux de la Commission d’accès à l’information le cinquième et dernier jour, accompagnée de la responsable administrative de la MFWA, Daisy Prempeh. Ils ont été reçus par le directeur exécutif de la Commission d’accès à l’information, Yaw Sarpong Boateng, qui a expliqué le travail de sa commission aux invités. M. Boateng a assuré la délégation de la volonté de la Commission d’accès à l’information de partager son expérience et de collaborer avec la Gambie pour créer une culture durable de franchise et de transparence dans l’administration publique par une mise en œuvre efficace des lois d’accès à l’information. M. Boateng a conseillé de ne pas permettre aux institutions publiques de transformer les frais de demande d’accès à l’information en moyens de générer des fonds en interne.

La délégation a terminé sa visite par une visite du bureau de la Commission d’accès à l’information.

Le chef de file de la délégation gambienne et directeur adjoint de l’ISD de la Gambie, Ebrima Njie, a noté que, bien que la Gambie soit désormais pleinement démocratique, les séquelles de l’autocratie du passé se font encore sentir dans l’attitude réservée des fonctionnaires et leur réticence à divulguer des informations.

“La société civile et les journalistes ont toujours du mal à obtenir des informations. Les hauts fonctionnaires ne sont pas disposés à fournir des informations. Ils se cachent derrière le cliché selon lequel ils ont reçu l’ordre d’en haut de ne pas fournir d’informations”, a déclaré M. Njie.

La délégation a quitté le Ghana le 20 décembre 2021, après avoir rendu une visite de courtoisie au directeur exécutif de la MFWA pour remercier son organisation de les avoir accueillis et d’avoir facilité leur tournée. Les membres de la délégation se sont déclarés satisfaits des résultats de leurs échanges au Ghana et ont ajouté que cette visite allait considérablement améliorer leur travail de supervision de la mise en place des structures nécessaires à la mise en œuvre effective de la loi gambienne sur l’accès à l’information.

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