La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a appris avec beaucoup de consternation, l’arrestation et la détention prolongée, de Madou Sidibe, promoteur de la web radio Tolo 89.00 FM, et demande aux autorités du gouvernement de la transition du Mali de le libérer, et d’assurer la sécurité des journalistes, le respect de la liberté de la presse et la liberté d’expression, indispensable pour la transition démocratique au Mali.
Le 22 novembre 2021, Madou Sidibe, a été arrêté à son domicile par les éléments de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) à Bamako, la capitale du Mali.
D’après les informations réunies par la MFWA, le calvaire de Sidibe a débuté suite à une plainte portée contre lui, par certains leaders religieux du groupe Ansar Dine. Ceux-ci l’accusent d’avoir proférer des injures publiques.
À l’issue de l’audience dans un tribunal de Bamako, le 26 novembre 2021, l’accusation d’injure publique a été remplacée par celle d’atteinte à l’ordre publique. Quoique le promoteur aurait présenté des excuses pour ces propos considérés comme injurieux, et que normalement il devrait être libéré, il a été plutôt déféré à la prison civile de Bamako.
Une demande de liberté provisoire pour Sidibé a été formulée, et sera examiné le 21 décembre, tandis que sa prochaine audience est prévue pour le 24 janvier 2022. D’après les médecins soignants, l’état de santé de Sidibé est fragile.
Vu les conditions de détention et de proximité dans les prisons, en cette période de pandémie de COVID-19, la MFWA appelle les autorités à considérer la situation sanitaire qui prévaut, et à libérer Madou Sidibe et aussi à abandonner les charges contre lui.
Par ailleurs, les antennes de la station de radio Tolo FM 89.00 ont été démontées par les autorités, et par conséquent, la radio est hors état de fonctionnement.
Il n’est plus à rappeler la situation d’insécurité qui prévaut au Mali, et celle des journalistes aussi. L’insécurité dans le pays a déjà mis en danger la vie de plusieurs journalistes. Des incidents d’exactions d’abus massives des droits de l’homme sont régulièrement enregistrés. Cet état de fait a contribué à réduire en silence et en autocensure des voix critiques, des journalistes et médias dissidents, de peur des représailles.
Entre juillet et avril 2021, deux journalistes, Dramane Traore et Olivier Dubois ont été enlevé respectivement par les forces de sécurité et des éléments d’un groupe djihadiste au Mali.