En tant qu’organisation qui travaille pour promouvoir la liberté de la presse et à renforcer la capacité des médias à faire progresser la démocratie et la redevabilité, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) en collaboration avec ses organisations partenaires à travers l’Afrique de l’Ouest, produit une série de rapports par pays sur l’état de la liberté des médias dans la sous-région. Cette édition du rapport se concentre sur l’état de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire où une décennie de conflit politique a polarisé les médias, menant le gouvernement à utiliser l’instance de régulation pour contrôler le secteur. Les agents de sécurité et les militants des partis politiques ont également profité de la situation pour déclencher la terreur sur les journalistes.
Le paysage médiatique de la Cote d’Ivoire connait ces dernières années une croissance importante du nombre de titres et de nouveaux médias ; 64 journaux papiers et 85 médias en ligne.
A travers la Constitution, les deux lois de 2017 portant régime juridique de la presse, l’abolition de la garde à vue de la détention préventive et surtout, de la peine privative de liberté pour des délits commis par voie de presse ; la création, par les pouvoirs publics, d’instances de régulation officiellement en charge de protéger la liberté de la presse, la subvention régulière des entreprises de presse et des organisations professionnelles des médias, la mise en place d’un fonds de garantie, la création libre de l’entreprise passée du régime de l’autorisation à celui de la déclaration, l’espace médiatique en Côte d’Ivoire se vaut libre. Depuis plusieurs années déjà, les journalistes ne sont plus tués dans l’exercice de leur métier. Ni emprisonnés. La liste est longue des acquis qui plaident en faveur de la reconnaissance de l’existence réelle de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
Cependant, la liste est également longue des entraves et atteintes graves à la liberté de la presse, et là aussi, l’impunité est totale. Violations par des amendes pécuniaires ruineuses pour les entreprises de presse (huit organes des médias ont été sanctionnés par des amendes s’élevant à 21 millions de francs CFA) ; bastonnades, violences physiques, gardes à vue abusifs, des interrogatoires musclés et détentions arbitraires des journalistes dont certains sont déférés devant le Procureur de la République, ou la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale dans des conditions en violation flagrante de leurs droits les plus élémentaires. Les journalistes font face aussi à des destructions de leurs outils de travail par des forces de l’ordre, des militants et sympathisants de partis politiques remontés à bloc contre les professionnels des médias.
Les sanctions de l’Autorité nationale de la presse (ANP) – dont la composition est dominée par les représentants des pouvoirs publics – sont perçues par la corporation comme des violations de la liberté de la presse. L’Autorité est souvent accusée par la presse de ou proche de l’opposition d’être le bras armé de l’Etat de Côte d’Ivoire pour brider, brimer et censurer la presse.
Le présent rapport est le produit d’une collaboration entre la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) et l’Observatoire de liberté de la presse de l’éthique et la déontologie (OLPED), et se revendique une analyse de l’état de liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
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