La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne les récentes violations des médias par les forces de sécurité au Nigeria et demande instamment aux autorités de prendre des mesures pour protéger les médias, en particulier en ce moment critique de l’urgence COVID-19.
Lors du premier incident qui s’est produit le 28 mars 2020, un agent du Département de la sécurité d’État (DSS) a malmené Angela Nkwo-Akpolu, la correspondante du journal Leadership dans l’État d’Imo, qui couvrait une scène liée à COVID-19 dans un hôtel d’Owerri. Nkwo-Akpolu prenait des photos de l’hôtel, qui avait été contraint par le DSS à mettre ses clients en confinement pour ne pas avoir respecté les directives du gouvernement sur l’endiguement de la pandémie. L’un des agents a saisi les lunettes de la journaliste ainsi que son iPad et a effacé les photos qu’elle avait prises.
Lors du second incident, un groupe de soldats a attaqué le véhicule de diffusion du journal The PUNCH, qui était en route pour distribuer des journaux dans les États du sud du Nigeria.
Les soldats ont arrêté le véhicule de diffusion à un point de contrôle dans la ville de Mbiama, à la frontière entre l’État de Rivers et l’État de Bayelsa, aux premières heures du 29 mars 2020, et un officier a utilisé un couteau pour couper un des pneus du véhicule dans un accès de rage.
“Quand je suis arrivé à Mbiama, certains soldats qui y étaient stationnés ne nous ont pas permis (The PUNCH et The Nation) de passer. J’ai essayé d’appeler les soldats à nous laisser continuer notre voyage, mais l’un d’entre eux s’est mis très en colère et a attaqué la voiture de la compagnie,” l’édition en ligne The PUNCH cite le conducteur du véhicule, Sunkanmi Olusola, comme ayant dit.
“Ils ont également empêché le camion de ThisDay transportant du papier journal d’entrer dans l’État”, a rapporté le conducteur, qui a dit qu’il s’était enfui de peur lorsque le soldat est allé chercher le couteau.
Il a ensuite remplacé le pneu endommagé par un pneu de rechange et a continué son voyage, mais a manqué les horaires de livraison, a rapporté The PUNCH.
Ces violations ont été condamnées par plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse. La MFWA condamne également ces violations, qui compromettent la capacité des médias à remplir efficacement leurs devoirs constitutionnels. En ce moment critique où le public a un besoin urgent d’informations sur les développements entourant la pandémie COVID-19, le moins qu’on puisse attendre d’une agence d’État est la coopération. Nous appelons donc les autorités nigérianes à enquêter sur ces incidents et à traduire les coupables en justice. Nous demandons également au gouvernement nigérian de prendre des mesures pour mettre fin à l’impunité croissante des attaques contre les journalistes et les médias.