La MFWA Condamne les Menaces de Mort contre un Journaliste Ghanéen et Demande à la Police de le Protéger

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Créateur : EMILE KOUTON Crédits : AFP/Getty Images

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement les menaces contre le journaliste d’investigation Edward Adeti et sa famille et demande instamment à la police d’enquêter sur cette affaire et d’offrir au journaliste la protection nécessaire.

Adeti, qui a récemment produit une série d’articles d’investigation qui ont touché certaines personnes puissantes au Ghana, a déclaré à la MFWA que, ces derniers jours, il a détecté des mouvements suspects autour de sa maison et de son bureau à des heures impaires depuis le 27 février 2020. Il a déclaré que ces mouvements confirment les renseignements qui lui ont été transmis par ses amis au sein des agences de sécurité, selon lesquels certains criminels prévoient de l’attaquer, lui ou sa famille.

Le journaliste, qui affirme également avoir reçu des messages de menace, a déclaré avoir signalé ces menaces au commandement de la police régionale de l’Upper East.

“J’ai signalé l’affaire au commandement de la police régionale qui a pris des mesures de sécurité pour moi. Certains policiers ont été affectés à la patrouille de la zone autour de ma résidence”, a déclaré Edward à la MFWA lors d’une conversation téléphonique.

Le commandant régional adjoint, le commissaire adjoint de la police (ACP) Alex Amenyo, a confirmé au MFWA que le journaliste avait signalé les menaces à la police, ajoutant que son équipe avait pris ce rapport au sérieux.

“Je l’ai envoyé à l’Unité d’action et au CID, et ils travaillent pour le protéger et enquêter sur les menaces rapportées. Il a également reçu une ligne d’assistance téléphonique pour appeler et signaler tout incident pertinent”, a déclaré ACP Amenyo.

Le journaliste a déclaré que, sur la base de conseils d’experts, il a pris certaines précautions personnelles pour protéger sa famille.

Adeti a déclaré qu’il pensait que les menaces étaient liées à sa récente vidéo d’investigation intitulée “Cash for Justice” qui impliquait un procureur général dans un scandale de corruption. La vidéo, qui a été largement diffusée sur YouTube, montrait l’avocat d’État, Emmanuel Otu-Boison, semblant prendre de l’argent aux proches d’un suspect et conseillant à ce dernier de fuir la juridiction.

Le journaliste est actuellement en train de témoigner contre le juge lors d’une audience disciplinaire mise en place par le Conseil du service juridique.  Adeti a été finaliste dans la catégorie Lutte contre la corruption de l’édition 2019 de la Conférence d’Excellence des Médias d’Afrique et Remise des Prix (WAMECA), les plus prestigieux prix annuels des journalistes de la sous-région organisés par le MFWA.

Adeti a reçu des menaces similaires dans le passé. En mai 2019, le journaliste a rapporté une série de menaces de mort au Bureau des enquêtes nationales après que son travail d’investigation ait forcé Rockson Bukari, un ministre d’État, à démissionner le 29 avril 2019. Adeti avait enregistré le ministre essayant de le corrompre pour qu’il abandonne un reportage d’investigation qui, par coïncidence, portait également sur la corruption judiciaire. Le reportage d’investigation produit en 2018 a révélé une relation compromettante entre une entreprise minière chinoise et un juge chargé d’une affaire impliquant cette entreprise. Le juge au centre du scandale, le juge Jacob Boon, s’est finalement récusé lorsque l’affaire lui a été présentée à la Haute Cour de Bolgatanga, Court Room One, le 17 décembre 2018.

La MFWA condamne les menaces proférées à l’encontre d’Adeti qui, en tant que journaliste, remplit son devoir constitutionnel de dénoncer la corruption et d’exiger le plus haut niveau d’intégrité de la part des responsables publics. Nous félicitons Adeti pour le courage dont il a fait preuve en rapportant la vérité face à ces menaces et nous demandons instamment à la police de faire tout son possible pour retrouver et poursuivre les personnes à l’origine de ces menaces.  Nous demandons également à la police de continuer à prendre des mesures pour protéger Adeti et sa famille.