Au Togo, le gouvernement a brutalement applique l’interdiction des manifestations de l’opposition avec une répression qui a fait au moins deux morts.
Pour n’avoir pas réussi à convaincre le gouvernement de repousser les élections législatives du 20 Décembre 2018, la coalition de l’opposition togolaise a organisé ses sympathisants pour les manifestations de rues dans les principales villes du pays le 8 décembre 2018. La coalition des 14 partis d’opposition togolais soutient que les réformes électorales nécessaires n’ont pas été effectuées.
Le gouvernement, qui a annoncé, le 5 décembre 2018, son opposition aux manifestations politiques, a répondu à la défiance de l’opposition avec main de fer. Les forces de l’ordre ont use de des canons a eaux, des gaz lacrymogènes, des matraques et des balles réelles pour disperser les milliers de manifestants à Lomé, Sokodé, Bafilo dans la région centrale et Mango dans l’extrême nord du pays.
Dans la soirée du 8 décembre, le gouvernement a confirmé à la télévision publique que deux personnes étaient mortes lors des manifestations. Quatre policiers ont également été blessés et 28 personnes arrêtées, selon les autorités.
Les dernières victimes portent à huit le nombre des manifestants tués dans la répression des manifestations de l’opposition depuis 2017, lorsque la coalition de l’opposition a lancé une série de manifestations pour exiger des réformes politiques.
Deux personnes sont décédées le 19 août 2017, le premier jour d’une série de manifestations. Quatre autres manifestants sont morts le 18 octobre dans une autre violente répression des manifestations contre la dynastie des Gnassingbé, qui dirige le Togo depuis 50 ans. Le président Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 13 ans, après avoir succédé à son père, qui avait régné pendant 38 ans.
La MFWA condamne les meurtres et appelle le gouvernement du Togo à rappeler les forces de sécurité à l’ordre. Nous appelons également les deux côtés de la division politique togolaise à poursuivre le dialogue dans de bonne foi afin de mettre un terme à l’impasse.