MFWA Reproche au Parti au Pouvoir Son Silence sur les Agressions contre Journalistes

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Left: NPP General Secretary John Boadu Right: NPP Chairman Freddie Blay

Au cours des deux derniers mois, quelques cinq journalistes ont été agressés ou menacés par les activistes du parti New Patriotic Party (NPP) au pouvoir. Comme si ces actes sont approuvés et encouragés par le NPP, les dirigeants du parti n’ont pas brisé le silence sur les agressions malgré les appels faits au parti à condamner de tels actes en vue de dissuader d’autres actes similaires par les activistes du parti.

Le premier incident qui s’est produit au siège national du parti  avait fait quatre victimes journalistes; Godfred Tanam, Prince Afum, Ebenezer Ackah et Marie-Franz Fordjoe respectivement des TV3, Ghanaweb et Citi FM. Dans l’incident qui a eu lieu le 21 Décembre 2017, les journalistes qui couvraient une manifestation au siège du NPP ont été brutalisés par des agents de sécurité très musclés.

Les agents de sécurité ont giflé et roué de coups de pieds les journalistes simplement du fait de leur couverture d’une manifestation dans les locaux du parti.

Suite à l’incident, plusieurs personnalités publiques et organisations ont demandé aux leaders du NPP de se prononcer sur l’incident et de condamner l’agression en punissant les auteurs.

Le 23 Janvier 2018, outre les nombreux appels, la MFWA a adressé une pétition au Président par Intérim du parti ; M. Freddie Blay. Jusqu’à ce jour, le NPP n’a ni accusé réception de la pétition ni posé aucun acte.

Cette attitude de complicité des dirigeants du parti a le potentiel de renforcer la culture de l’impunité au sein des hommes de main et des activistes du parti dont les journalistes feront les frais de leurs agressions gratuites.

En effet, la récente menace de mort proférée contre le journaliste Kwakye Afreh-Nuamah de TV3 par des activistes connus du parti et le silence des dirigeants du parti peuvent être perçus comme une évidence de la culture de l’impunité qui s’installe au sein du parti.

Comme si pour mettre le journaliste au défi, un autre membre très connu du parti a appelé le journaliste et l’a aussi menacé du fait qu’il a porté plainte à la police.

C’est regrettable que le NPP qui se vante d’être un parti respectueux de la loi, et ouvert à la presse, ait manqué de condamner publiquement ces actes de ses activistes. En effet, il a été rapporté que quelques dirigeants du parti et du gouvernement ont à plusieurs reprises d’ailleurs appelé les journalistes menacés en privé pour le persuader de retirer la plainte qu’il a déposée à la police.

La MFWA trouve que le silence des dirigeants du NPP par rapport aux agressions de leurs sympathisants est plutôt déconcertant. Ce constat est soutenu par le fait que le secrétaire général du parti a récemment condamné une agression similaire des groupes de vigilance sur un membre du parti, Kwame Baffoe, populairement connu sous le nom de Abronye Dc.

Il apparait donc que les agressions sur les journalistes ne dérangent nullement les dirigeants du parti.

Tout échec à punir les auteurs de ces violences contre les journalistes équivaut à les encourager à abuser des journalistes. L’impunité endémique constitue une grande menace pour la sureté des journalistes.

En 2016, le Ghana a régressé de ‘’Libre’’ à ‘’Partiellement Libre’’ dans le classement de la liberté d’expression, suite à certain nombre de violations similaires de la liberté d’expression qui n’ont pas été résolues.

La MFWA est préoccupée à propos du silence entretenu des dirigeants de la NPP sur les récentes agressions de leurs activistes contre les journalistes et exhorte par conséquent les dirigeants du NPP a prendre des mesures d’urgence et à poser des actes pour en découdre avec la culture croissante de l’impunité pour les crimes contre les journalistes.

Nous exhortons le parti à rappeler ses membres à l’ordre et à punir les auteurs des violations sur les journalistes en vue de dissuader d’autres. Le parti ne doit pas rester sans rien faire lorsque les journalistes sont agressés.

La sureté des journalistes ghanéens est en péril et une action urgente par le parti aidera à assurer les journalistes que la liberté de la presse sera promue et protégée sous le gouvernement du New Patriotic Party.