La Gambie Doit Retirer des Accusations Criminelles Vagues Contre Journaliste

0
1674

La Fondation pour les Médias de l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est extrêmement soucieuse de la détention continue du journaliste Alhagie Abdoulie Ceesay en Gambie.

Ceesay a été initialement arrêté le 2 Juillet, 2015, libéré le 13 juillet et puis arrêté de nouveau le 17 Juillet, pour avoir partagé une photo du président gambien Yahya Jammeh avec deux autres individus. Depuis lors, il est en détention. Son avocat a fait savoir que Ceesay a été également torturé en garde à vue.

Quand il a comparu plusieurs jours après son arrestation devant le tribunal de première instance de Banjul Ceesay a été accusé d’un chef de sédition. Cependant, lorsque l’accusation a présentée un autre dossier, elle a inculpé Ceesay sous sept chefs d’accusation. En fonction des infractions sous le premier chef d’accusation, le ou vers le17 Juillet, 2015, Ceesay, «ayant l’intention d’exciter la désaffection contre le président gambien, a agi avec la même intention séditieuse en publiant et distribuant/circulant les images d’un pistolet et cinq balles, braqués sur l’image du président et de ce fait a commis une infraction “.

Sous le second chef d’accusation, Ceesay est accusé de publier et de distribuer ladite photo avec une phrase: “Le tireur conseille par les présentes tous les citoyens et non-citoyens de rester à leur domicile le mercredi 22 Juillet 2015, comme notre lutte pour donner un coup de pied au chien commence ce jour-là. Nous sommes capables de faire quelque chose et ca pourrait commencer à partir du terrain de fêtes. S’il vous plaît,  restez chez –vous pour votre sécurité. Signé par le tireur 3, secrétaire du groupe. “

La même déclaration est répétée dans le constat d’infraction sous les autres chefs d’accusation, comme étant contraire aux articles 52 (A et C), respectivement, et 59 (1) du Code pénal, Cap 10:01, Vol 111 lois révisées de la Gambie, 2009. Le septième chef d’accusation accuse Cessay d’avoir l’intention de provoquer la peur et l’alarme, par la circulation de cette déclaration et photo, sachant lui-même que la déclaration est fausse.

Après le début du procès à la Cour supérieure  le 18 Août, l’avocat de M. Ceesay a demandé la libération sous caution de Ceesay et le retrait de l’affaire du tribunal d’instance. Cette demande a été, cependant, rejetée par le président du tribunal.

Jusqu’ici, Ceesay a été refusée d’être libéré sous cautions à deux reprises par le tribunal d’instance et la cour supérieure. Plus récemment, le 26 Août, 2015, Ceesay a de nouveau comparu devant le tribunal de grande instance où il a plaidé «non coupable» à des accusations de sédition et de publication de fausses nouvelles portées contre lui. Le juge du procès, Siméon Abu, a refusé de le libérer sous caution.

La MFWA est profondément préoccupé par la nature «sacro-sainte» du président Jammeh. En fait, son règne d’impunité est si fort que les individus qui mentionnent même son nom en plaisantant, comme Ceesay, sont arrêtés et poursuivis. La MFWA rappelle le cas de Mass Kah, un employé du journal Foroyaa, qui a été arrêté et détenu pendant deux semaines avant d’être inculpé, pour avoir demandé à un ami de coller l’image du Président Jammeh dans le ciel

Partout dans la région,  les lois portant la diffamation pénale et la sédition -notamment celles formulées en termes vagues et trop larges comme “peur et alarme» exercent un effet dissuasif sur la parole et sont souvent utilisés pour réprimer dissidence. Bien que le droit à la liberté d’expression soit limité par le droit international, les lois qui pénalisent la parole telles que celles de la Gambie résident en dehors de la portée des restrictions légitimes de la parole. Alors que l’Afrique avance dans les efforts de dépénalisation à la lumière de la décision Konaté de la Cour africaine, la MFWA exhorte la Gambie à abandonner les accusations contre Cessay, le libérer et prendre également des mesures pour abroger ou modifier les lois qui pénalisent la parole.

La MFWA demande également à la CEDEAO de mettre en œuvre des sanctions contre la Gambie si elle continue à violer son obligation spécifique, inscrite dans le traité révisé de la CEDEAO, à respecter les droits des journalistes.