L’ancien Directeur Général de la redoutable Agence Nationale de Renseignement(NIA), Yankuba Badjie, et sept autres agents ont été présentés devant la cour des magistrats de Banjul et accusés de conspiration et d’assassinat.
Les sept autres agents accusés sont Louis Gomez, and Saikou Omar Jeng, respectivement ancien directeur adjoint et ancien directeur des opérations; Haruna Susso, Yusupha Jammeh, Tamba Masireh, Lamin Darboe et Boubacar Sallah. Aussi, a été arrêté Lamin Lang Sanyan, l’agent médical qui a établi le certificat de décès de la victime d’homicide.
Le 23 Février 2017, Badjie et les sept autres agents ont été accusés d’assassinat d’Ebrima Solo Sandeng, membre de l’opposition du parti United Democratic Party qui a été torturé à mort en détention à la NIA le 15 Avril 2016. Le décédé Sandeng a été arrêté le 14 Avril 2016 tandis qu’il dirigeait une manifestation pacifique pour réclamer des réformes électorales. Il a été amené à la NIA où il a été reporté torturé à mort et enterré dans un endroit inconnu.
Badjie a été démis de ses fonctions en tant que Directeur de la NIA le 1er Février 2017 et arrêté le 20 Février 2017, ensemble avec ses anciens collègues. Par le même décret de révocation de M. Badjie de ses fonctions, le Président Adama Barrow a aussi renommé la NIA comme le Service de Renseignement de l’Etat (SIS).
«Ce nouveau service doit seulement traiter de la collecte d’informations et de son analyse pour protéger la Gambie de toutes menaces internes et externes » a dit le Président Barrow. «Il ne doit plus arrêter, détenir ou entreprendre aucunes activités qui soient inconstitutionnelles, en particulier en rapport avec les droits civils» a insisté le président.
Par ailleurs, le magistrat présidant le procès des suspects; Isatou Janneh-Njie, a transmis l’affaire à la Haute Cour et a ordonné à ce que les personnes accusées soient sous mandat de dépôt. La décision a été prise sous la requête du Procureur de la Police, Alpha Baggie qui soutenait que tribunal de première instance n’a pas compétence à juger les cas de meurtre, qui est un délit majeur.
La MFWA salue les processus légaux initiés pour faire justice à Sandeng et sa famille en traduisant les auteurs devant un tribunal. C’est une étape progressiste pour mettre fin à l’impunité contre les crimes en Gambie et nous espérons que ce sera la première phase des mesures de réparation de nombreux cas de violations perpétrées sous le régime de Yahya Jammeh. L’organisation félicite aussi le Président Adama Barrow pour la redéfinition de la mission de la NIA qui est celle de s’assurer que les droits civils soient protégés.