Le 10 Avril 2017, la police nigérienne a tué un étudiant et blessé plusieurs autres au cours d’une manifestation des étudiants à Niamey, dans la capitale du Niger.
Les étudiants de l’Université d’Abdou Moumouni s’étaient lancés dans des manifestations pour réclamer de meilleures conditions d’études. Les manifestants étudiants ont érigés des barricades et mis feu à des pneus, paralysant ainsi la circulation.
Comme moyens de dispersion des manifestants, la police qui a été déployée pour encadrer la situation, a fait usage de gaz lacrymogènes et battu les étudiants, faisant ainsi plusieurs blessés. Il a été reporté qu’un étudiant, Malah Bagalé, qui a reçu un projectile de gaz lacrymogène de la police sur sa tête, est décédé plus tard des blessures, lorsqu’il a été amené d’urgence à l’Hôpital National de Niamey.
Après l’assaut sur les manifestants, la police est entrée sur le campus universitaire et a agressé les étudiants et arrêté plusieurs d’autres. Dans une vidéo qui a été postée sur les réseaux sociaux, l’on voit quelques policiers agresser un des étudiants arrêtés dans leur véhicule. Selon les rapports des médias, trois agents de police qui ont été vu agressant l’étudiant dans la vidéo ont été arrêtés.
Les incidents des forces de sécurité faisant violence sur les manifestants ont été en hausse en Afrique de l’Ouest depuis le début de cette année. L’étudiant décédé au Niger est la 10ème personne qui a été tuée lors des manifestations par les forces de sécurité dans quatre pays entre Février et Avril 2017.
Tout en saluant l’arrestation des trois agents de police au Niger, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) exprime également ses frustrations à propos de l’usage excessif de la force sur les manifestations par les forces de sécurité dans la région, avec pour résultat 10 morts dans quatre pays. Nous condamnons fermement la répression brutale des forces de sécurité et exhortons les autorités dans les quatre pays à investiguer les incidents et traduire les auteurs devant la justice.
Nous appelons aussi les forces de sécurité dans la région à s’assurer que les libertés civiles des citoyens soient respectées et protégées.